Le premier ministre anglais est plaisant de vouloir accueillir chez lui les riches Francais fuyant l’impot. Ils aideront parait-il a financer les services publics. Il aurait du dire: ce qu’il en reste. Car peut-etre nos fuyards croiseront-ils en route des citoyens britanniques venant vers Paris pour trouver des soins qu’ils n’ont pas chez eux, ou des etudiants en quete d’etudes gratuites. Mais surtout, M. Cameron ferait mieux de regarder chez lui croissance nul, chomage, endettement et deficit considerables malgre (ou a cause) de sa politique tres liberale: exigeant avec les classes non fortunees (salaires, pensions, TVA, fonctionnaires …du classique) et complaisante avec les riches, car il est bien entendu que la richesse des uns entraine celle des autres, lire Adam Smith. Il faut attendre la fin de la guerre pour compter les morts. Mais, malgre le rejet de l’euro et la planche a billets, malgre la gentillesse des marches et des agences de notation, rien n’y fait: ca ne decolle pas. Reste le dumping fiscal car ainsi fonctionne l’Europe de Lisbonne: chacun pour soi, dans une concurrence qui nous dresse les uns contre les autres.
Bernard Delattre, Paris
Letter to Le Monde June 23rd, 2012